Tamaqfoult (couscous végétarien)
Z’êtes prêt(e)s ?
Ca s’appelle tamaqfoult
par chez nous (petite Kabylie) et amaqfoul en grande Kabylie. Chez nous c’est
un nom féminin, en grande Kabylie un masculin. Conclusion: le t en pré et su ffixe marque, en kabyle, le genre féminin.
VARIANTE HARD
Versez de l’eau dans la
marmite ; jusqu’à moitié.
Mettez sur le feu, plein
gaz. Couvrez par souci d’économie d’énergie.
Dans un grand récipient,
huilez le couscous cru (env. 2 càsoupe d’huile d’olive pour 500g ou plus, c’est
pas grave) en le « frottant » entre mains pour "essayer"
(j'y arrive jamais vraiment) de faire en sorte que tous les grains soient
huilés et ne collent pas entre eux.
Couvrez largement d'eau
froide salée en agitant env. 45''.
Videz le
« trop-plein » d'eau.
Retirez à la main le
couscous mouillé en l’essorant gentiment, comme si l’on voulait faire une boule
de neige (pas trop compacte).
Posez le dans le
couscoussier en égrenant et étalant/cassant vaguement, la « boule ».
Recommencez l’opération jusqu’à avoir vidé le grand récipient de tout le
couscous. Cette opération (que je foire régulièrement) nécessite de vider de temps
en temps, le nouveau « trop-plein » d’eau qui se reforme au fur et à
mesure qu’on vide le grand récipient.
La dernière poignée de
couscous posée, il y a un geste ancestral à accomplir. Cogner les metatarses des pouces l’un contre l’autre en veillant à avoir les paumes
tournées vers le bas et au-dessus du couscoussier. Ca fait tomber les derniers
grains collés aux la main. C’est
anecdotique, je sais, mais j’y tiens ; maman a toujours fait comme ça.
Refrain 2x avec un couplet « légumes » entre
les deux
Posez le couscoussier
au-dessus de la marmite dans laquelle l’eau doit être en train de bouillir.
Laissez cuire 10’ à partir du moment où la
vapeur apparaît au-dessus de la semoule.
Au bout des 10’ minutes, retirez du feu et
renversez dans une tarbvouth (en kabyle) ou une guessâa (en arabe). C’est un
plat rond, en bois d’olivier (en alu de nos jours) d’env. 60cm de Ø et 10 à 15
de haut. Si, comme moi, vous n’en avez pas, utilisez le plus grand plat plat
que vous ayez. Si, comme moi, vous pensez que le plus grand plat plat que vous
ayez ne suffira pas, versez ça directement sur la toile cirée de la table de la
cuisine ou débrouillez-vous.
Baissez le feu de la
marmite et couvrez, voire éteignez (économie d’énergie).
« Cassez »
l’amas de couscous en pensant à vous mouiller régulièrement les mains dans un
bol d’eau froide parce que je vous assure que ça brule sévère. Certain(e)s
utilisent mm un torchon humide (et propre !) pour cette action. Moi je dis
aussi très souvent « putain c’est chaud ! » et « putain ça
brule ! »; j’ai l’impression que ça soulage…
En tout cas, quelle que
soit la méthode, il faut arriver à égrener le couscous sans qu’il ne fasse ni
grumeaux ni pâtons.
Laissez reposer env.
10’; ça tombe bien car à ce moment, en général, on ne demande que ça.
Au bout de 10’ , renforcez le feu.
Huilez à nouveau le
couscous en le passant entre les paumes de vos mains en frottant pour égrener
en veillant à ne pas faire de grumes. Remettez le couscous dans le
couscoussier, remettez le couscoussier sur la marmite et laissez cuire 10’ à partir du moment où la
vapeur apparaît au-dessus de la
semoule. Là , deux possibilités : soit vous vous dites
« j’ai rajeuni de 30’ » soit vous vous dites « copier-coller
malheureux, vieillit mal le Noug. ». Que nenni ! Il faut bien
refaire ce qu’on a déjà fait.
Dès que vous n’êtes pas
accaparé(e) par cette saleté de semoule qui fait rien qu’à pas faire comme on
veut, occupez vous des légumes. Là, laissez libre cours à votre
imagination : tout est permis. Moi j’utilise : oignons, patates,
carottes, courgettes et quand j’en ai, des fèves et parfois aussi des haricots
verts.
Préparez tous les légumes
comme pour n’importe quelle recette : oignons pelés, tous les autres
légumes rincés, patates épluchées, carottes raclées éboutées, courgettes
éboutées, haricots et fèves effilés.
Mon gabarit pour la taille
des morceaux de légumes, c’est le 1/6 d’une section de carotte/courgette. Mon
fils P aime beaucoup assister à cette opération. Non, je ne sais pas
pourquoi et lui non plus. Quand je lui ai posé la question, il m’a répondu
« chai pas… ça fait stayle ». Va comprendre…
Je coupe en deux dans le
sens de la longueur carottes et courgettes. Puis chaque 1/2 en trois, toujours
dans le sens de la
longueur. Puis je coupe en bout d’env. 1cm d’épaisseur. Je me
débrouille pour faire des morceaux de patates d’à peu près la mm taille. (Au
fait, on en est où de la cuisson de la semoule?). Haricots verts en bouts
de 2cm. Fèves égrenées si la peau est dure ou en morceaux contenant une fève si
la peau est tendre (tt le monde suit?). Les oignons sont coupés
grossièrement mais bien détachés. NB : Commencez par vous occupez des
oignons car ils sont les premiers à passer au feu.
Vous disposez d’env. 2x20’
pour préparer les légumes (durée de chant du « refrain » semoule).
Au bout du 2ème
refrain semoule, mettez les oignons dans le couscoussier, le couscoussier sur
la marmite et le couvercle sur la marmite.
Au bout de 10’ , mettez le reste des
légumes sur les oignons et la semoule sur les légumes.
Faites cuire env. 15’ à partir du moment où la
vapeur apparaît au-dessus de la semoule.
Au bout des 15’ minutes, retirez du feu et
renversez dans une tarbvouth etc.
Eteignez le feu. « Cassez » l’amas
de couscous. A ce stade, on peut le faire avec une écumoire ou une grande
cuiller. Laisser reposer env. 10’.
Huilez une dernière fois et à discrétion, en mélangeant semoule et légumes. On
peut le faire avec les mains ; c’est moins chaud et c’est une délicieuse
sensation.
Servez et passez à table.
Cette recette est l’une des
quatre que nous mangions dans le plat commun (cf. photo ci-jointe).
Récap.
1- on prépare la semoule
2- on fait cuire la semoule
une 1ère fois
3- on s’occupe des légumes
pendant la 1ère cuisson de la semoule
4- on retire la semoule du
feu
5- on s’occupe des légumes
pendant qu’on laisse reposer la semoule
6- on prépare la semoule
7- on fait cuire la semoule
une 2ème fois
8- on s’occupe des légumes
pendant la 2ème cuisson de la semoule
9- on retire la semoule du
feu
10- on s’occupe des légumes
pendant qu’on laisse reposer la semoule
11- on commence la cuisson
des oignons à la vapeur
12- on adjoint le reste des
légumes aux oignons et on couvre avec la semoule
13- on fait cuire 1/4h à
partir du moment où la vapeur apparaît au-dessus de la semoule
14- on retire du feu, on
huile et on mélange
15- on savoure en se disant
« putain ça valait le coup de se cramer les mains, d’en mettre tout plein
par terre à chaque fin de cuisson de la semoule, d’avoir de la buée plein la
maison ».
VARIANTE SOFT
Je cours chez Picard.
Je prends un paquet d’un
mélange qqconque de légumes surgelés.
Je prépare ma semoule
suivant l’une des recettes à la gomme proposées sur tous les paquets et qui
font pleins de grumeaux.
Je sépare les oignons de mon
paquet de légumes surgelés.
Je reprends au point 11 du
récap. ci-dessus.
Au point 15, je peux
savourer en pensant au boxon que se serait si j’avais choisi la version hard.
Accompagnement quelle que soit la variante :
Un œuf dur par personne.
Si possible un oignon vert
frais et tendre ou le cœur d’un oignon sec. On abat son poing comme un marteau
sur l’oignon sec (encore un drame de la violence culinaire), ce qui en fait jaillir le cœur. Les dames font ça, élégance oblige, avec le
plat de la main.
Du lait fermenté ou du lait
battu (encore?! pas glop).
VARIANTE ZEN
Je vous recommande cette
recette au restaurant «LA
GRANDE BLEUE », rue Lantiez à Paris 17.